De retour dans ma tribu

7 août

Aujourd’hui, jour 40, dernier jour de ma rando ! Je me réveille « tard » ce matin, vers 8h, car on s’est donné rendez-vous à 12h30 avec la famille à la pointe de Saint-Jacut et elle n’est qu’à 2h et quelques de marche. Je me réveille sous un soleil déjà bien haut et chaud, pour une fois dans une tente sèche ! Et je vais chercher mon p’tit dej’ à la réception à 9h (pain aux raisins et viennoise au chocolat). Je déjeune en compagnie d’un couple (59 ans) avec qui j’ai discuté hier soir au resto et finalement passé la soirée. Ils viennent de Chambéry et sont à vélo (pas depuis Chambéry, seulement depuis Roscoff). Ils sont vraiment très gentils, s’appellent Pascale et Claude (me font remarquer quand ils me le disent que ça pourrait être le contraire donc je ne savais plus qui était qui jusqu’à ce que Pascale me donne son numéro de téléphone), et sont des très grands fans de voyage et de sport. On se quitte donc ce matin en étant contents de s’être rencontrés, et Pascale me proposant de se revoir à Chambéry pour une rando ou autre chose. Décidément je trouve que des bons plans pendant ce voyage.
Je range donc tout mon bazar pour la dernière fois et pars du camping à 10h, sous une sacrée chaleur. Je reprends le sentier d’hier qui longe la baie d’Arguenon et qui est assez vallonné. Je monte puis je redescends et je recommence. J’essaye de bien avancer car j’ai une contrainte horaire ! Je vois alors un panneau qui indique Le Guildo à 1,5 km, et… Lancieux!! Ah ça je l’ai pris en photo.
J’arrive finalement au Guildo à 11h, traverse le pont et vois les ruines du château, apparemment en travaux d’après la grue et les échafaudages que je vois. Une fois de l’autre côté du pont, je longe la baie mais dans l’autre sens, en allant vers Saint-Jacut. Le chemin est bien plus plat, j’avance plus vite. Je croise un groupe de Scouts de France rouges (la couleur de leur chemise) et je trouve ça marrant.
J’arrive dans le centre de Saint-Jacut, et continue ensuite ma route sur un chemin que je connais déjà ! Je passe devant l’abbaye à 12h18 et j’ai du mal à estimer le temps que je vais mettre pour arriver à la pointe. Papa m’appelle pour savoir où j’en suis pour qu’ils puissent se préparer. A ce moment là, il y a une déviation du GR car il y a un éboulement sur le sentier. Je le précise à papa et on se met bien d’accord sur notre lieu de rendez-vous, à la pointe pointe de Saint-Jacut. Je suis donc le nouveau balisage et arrive ensuite par la route à la pointe. Je passe devant le parking, reconnais la voiture de Api et Nannie, marche, puis je marche jusqu’à ne plus pouvoir continuer car je suis à la pointe pointe et il n’y a… Personne. Il est 12h31. Je regarde autour de moi, toujours pas de famille en vue, donc j’appelle papa. Eh bien ils ont voulu m’attendre au niveau du GR, et non pas à la pointe comme convenu, mais finalement où je ne risquais pas d’arriver à cause de la déviation… On se retrouve donc quelques minutes plus tard à la pointe où c’est moi qui accueille toute la petite tribu : papa, maman, titou, youyou, tata, Armel, Coline, Api et Nannie ! Ça me fait bien plaisir de tous les revoir mais covid oblige, pas de bisous… Et alors le mitraillage photo commence… On pourrait croire qu’une célébrité a fait son apparition mais non, c’est juste moi. On se trouve un coin pour pique-niquer, « confortablement » installés dans les rochers, et je savoure et le sandwich, et le moment. On se dirige ensuite vers les voitures pour ranger les affaires de pique-nique (mais pas mon sac !!), Api et Nannie rentrent à Lancieux et nous on descend à la plage se poser en attendant que la mer soit assez basse pour traverser la baie à pieds. Allez hop, en maillot, j’exhibe mon bronzage, Mayeul se moque (sans surprise), et c’est parti pour le premier bain « à la maison »! De retour sur les serviettes, Mayeul roupille et ronfle. Il est bien. Puis vers 16h on se met en marche pour faire les derniers km ensemble. J’ai mes méduses aux pieds, mes chaussures de rando suspendues à mon sac et c’est parti. Sur le chemin, on croise par hasard Papoune et Mamoune, les parents de tata ! Puis on finit par arriver en bas de la crique, et là… Que vois-je ? Une banderole qui encadre la descente pour la crique… Est-ce pour moi? J’ai peur que non, je tourne la tête et là je vois tout le monde avec son téléphone dégainé prêt à prendre des photos. Oh oh, ça a l’air d’être ma ligne d’arrivée… J’avance, j’avance, et là je suis super touchée : il y a des ballons, et sur la banderole est dessinée la côte nord de la Bretagne, avec mon point de départ et d’arrivée, il y a une peinture de moi vêtue ma cape de pluie portant Mammouth, et il y a tous les noms des membres de la famille écrits le long de la banderole. J’adore, j’adore, j’adore et Api et Nannie sont là, ils avaient tout préparé (la banderole étant une œuvre collective). Je franchis symboliquement la ligne d’arrivée et s’ensuit une série de photos avec et sans toute la tribu. Une vraie star je suis. Et une super famille j’ai.
Cette banderole je vais l’emporter avec moi à Grenoble et l’afficher dans ma nouvelle chambre.
On finit par rentrer à la maison, avant de tout défaire je me pèse avec et sans Mammouth… Eh ben en fait il fait 17 kg… Sans l’eau ni la nourriture… Donc avec 2L et un peu de réserve de bouffe j’étais à 20 kg… Je tâcherais d’emporter un équipement plus léger la prochaine fois…
et pour le reste c’est le retour à la vie familiale!
J’ai donc officiellement fini ce voyage, sans m’être rien cassé ! De Brest à Lancieux, à la seule force de mes jambes !
J’ai marché 760 km, dormi dans 33 campings différents, dormi dans 1 port, monté et démonté 33 fois ma tente, mangé dans un tas de crêperies (je suis trop fatiguée pour faire les comptes), mangé des tas de burgers et des tas de pizzas, eu 4 ampoules aux pieds, et surtout fais plein, plein de belles rencontres.
Je l’ai fait, j’ai adoré. Et une chose est sûre, je repartirai !
Si vous avez l’occasion un jour, je vous invite vraiment à partir seul/e, même quelques jours seulement. On se surprend, on gagne en confiance en soi, en ses envies, en ses projets. On rencontre de belles personnes et on se rend compte qu’on est une belle personne.
Merci encore pour tout votre soutien, vos messages, commentaires, appels, petits mots.
Bon retour à chacun dans sa vie, moi à la mienne, et à bientôt.

Vers les 4 Vaux, j’y suis presque

6 août

Aujourd’hui, réveil à 6h45, avec vue sur la campagne brumeuse et le soleil qui se lève timidement. Je pars à 8h et 15 minutes plus tard j’ai retrouvé le GR. Pendant au moins 1h, le sentier longe des champs. Je suis sur la côte mais la mer est cachée par des arbres. Je passe la pointe Sainte-Efficace et je descends sur une petite plage où le GR est censé passer… Mais la mer est haute, très haute. Je me retrouve donc à faire un peu d’escalade pour retrouver un chemin praticable. Encore une fois c’est pas très stable à cause de Mammouth. Une fille attend que je passe pour passer à son tour, mais dans l’autre sens. Une dizaine de minutes plus tard, je rencontre 2 randonneuses avec qui je discute. Elles sont parties de Saint-Malo et s’en vont jusqu’à Pléneuf Val André, mais dorment en gîte ou en tente déjà préparée (apparemment ça existe). Il se trouve qu’elles sont parisiennes donc je dis que je viens du 92, et là l’une d’elle propose « Rueil-Malmaison ? ». Trop forte, du premier coup.

Je reprends ma route puis fais une pause à même le chemin dans un petit coin ensoleillé à 10h05. Ce matin il me restait que 2 madeleines pour le petit-dej et mon ventre me fait savoir qu’il en veut plus. Résultat, je me retrouve à finir ma barquette de taboulé en guise de 2ème p’tit-dej. Je continue mon chemin, croise pas mal de joggers, et au fur et à mesure que je m’approche de la pointe de Saint-Cast, de plus en plus de promeneurs… Je me retrouve à devoir m’arrêter comme hier plusieurs fois par minute, et ça casse mon rythme. D’après le guide, je devais mettre à peu près 3h pour rejoindre la plage de Saint-Cast depuis le camping, mais à 11h j’en suis encore bien loin. Je finis par enfin atteindre la pointe et voir les Hébiens, puis atteindre le port, mais à 12h… Je longe la promenade bétonnée jusqu’à la plage, supporte les chouinements d’un petit garçon qui pleure juste assez pour qu’on l’entende et qu’on remarque sa présence mais sans les larmes (le « faux » chagrin qui fluctue en fonction de si les parents regardent ou pas), tombe sur un chat dans le creux d’un rocher, l’appelle, lui me répond et me voilà à le câliner. Je quitte mon nouvel ami avec regrets juste avant que la famille au chouineur ne me dépasse (je les avais dépassés avant). Puis j’arrive enfin à le plage et pars en quête d’une boulangerie. Je trouve et j’achète un sandwich au thon et une part de brownie que je m’en vais déguster sur un banc au-dessus de la plage. J’enlève mes chaussures pour faire respirer mes pieds qui ont bien chaud et qui me le font sentir. J’ai l’impression de retrouver les douleurs que j’ai pu connaître au cours de ce voyage, mais rassemblées aujourd’hui, comme si mon corps rappelait qu’il avait bien souffert pendant ces 39 jours et qu’il était bien content que ça s’arrête demain.

A 13h je pars, et je longe la très, très longue plage de Saint-Cast, sous le soleil. Pause pipi aux toilettes de la plage (je reste un peu civilisée) et je repars. Je grimpe sur la falaise de la pointe de la Garde au bout de la plage, mais une fois en haut, l’accès au sentier est fermé… Pourtant au loin j’ai l’impression de voir des marcheurs dessus. Je demande à l’habitante qui se trouve à côté de l’aide, elle m’indique le nouveau chemin. Je continue donc ma route en direction de la plage de Penn Guen. C’est alors que je rencontre un couple de randonneurs accompagnés d’une dame qui tient la main d’un bout de chou (garçon ou fille c’est difficile à dire). Ils m’expliquent qu’ils ont trouvé l’enfant au milieu de la route. Le petit est pieds nus, avec une petite salopette, et tient un saut pour faire des châteaux de sable dans la main. Et pas de parents aux alentours. Il est juste assez grand pour marcher mais pas pour parler… La dame est une habitante du coin, elle va chez sa voisine pour enquêter, sans succès. Je les laisse quand ils décident d’appeler la police. Je pense aux parents qui (j’espère) sont fous d’inquiétude… Ça me fend le cœur de laisser le petit comme ça, un peu comme quand j’avais trouvé le chaton à Tréguier (pour vous dire à quel point j’aime les chats). Je me dis que les parents ont dû appeler la police de leur côté, et que si les policiers sont malins, si d’un côté on signale la disparition d’un enfant et de l’autre qu’on en a trouvé un, le rapprochement sera rapide…

Bref, je descends vers la plage et me voilà à la longer mais cette fois-ci sur le sable. C’est difficile car elle est immense et je ne me vois pas avancer. Et pourtant, j’arrive au bout !

Je grimpe de nouveau sur la falaise, et un panneau indique que la plage des 4 Vaux est à 3 km. Il est 14h20, donc je devrais y être dans 3/4 d’h!

Cette fois-ci le sentier est arboré, donc pour mon plus grand bonheur je suis à l’ombre. Ça monte et ça descend, mais Api et Nannie m’avaient prévenue. J’arrive enfin au camping qui se situe juste au dessus de la plage des 4 Vaux à 15h05. Manque de bol, la réception n’ouvre qu’à 16h, ça ne répond pas quand j’appelle, et il n’y a pas de consignes pour s’installer en cas d’absence. Comme le camping a l’air rempli, je décide d’attendre 16h avant de faire quoique ce soit. Je me pose dans la « salle détente », à l’ombre.

A 15h55, j’y vais mais c’est toujours fermé. Je retourne dans la salle. A 15h58 j’y retourne et c’est ouvert mais il y a 2 personnes devant moi, heureusement pour des réservations. La première, c’est rapide, la deuxième un peu moins. Il se trouve que c’est un couple qui a réservé l’emplacement 30. Mais l’emplacement 30 a été attribué à une autre famille entre temps. « On a fait 300 km pour l’emplacement 30, si on avait su qu’on ne l’aurait pas on ne serait pas venu ». Je comprends que je vais devoir attendre encore un moment. La femme de ce couple a l’air particulièrement RELOUE. Elle engueule un homme qui se trouvait dans les sanitaires des femmes (alors qu’elle faisait juste un tour du camping), puis va voir chacun des emplacements proposés en guise d’alternative par la réceptionniste et de ce que je comprends ça ne lui plaît pas. Par contre, le 30, « ils n’ont qu’à bouger ». Soupir. Je comprends, c’est pas correct de la part du camping, mais on peut faire des compromis… Heureusement, ils finissent par accepter un autre emplacement et je finis par pouvoir en avoir un aussi.

Pour la dernière fois, je monte ma tente, bricole de nouveau la réparation, la fais sécher, m’installe, vais prendre une bonne douche, puis une crêpe beurre sucre citron au snack d’à côté, auquel je vais dîner ce soir…

J’appelle ensuite la famille pour organiser nos retrouvailles demain. Rendez-vous à 12h30 à la pointe de Saint-Jacut!

ATTENTION *ceci est un message s’adressant aux grand parents ayant du mal avec le concept de « surprise »*

Je sais juste que papa maman titou youyou Api et Nannie seront là, je ne veux pas savoir qui d’autres s’il y en a d’autres. Ce sera la SURPRISE. Donc merci de ne rien dire dans les commentaires :D

Voilà donc pour ce 39e jour ! Demain je n’ai que 2h de marche jusqu’à Saint-Jacut, mais je ferai quand même un dernier article, celui du bilan.

Merci de m’avoir lue jusque là, de m’avoir encouragée, ça m’a permis d’y arriver.

Plein de soleil presque Lancieutin à vous et à demain pour le der nier jour !

 

Heureuse à Pléboulle

5 août

Aujourd’hui, encore une bien belle journée, la 38ème de ce voyage. Je me réveille à 6h30, encore une fois en ayant froid car le soleil est de plus en plus paresseux le matin. Je quitte le camping à 8h et rejoins le GR. Cette fois-ci la mer est haute donc le paysage est bien différent d’hier après-midi. Je longe la longue plage des Sables d’Or puis emprunte un sentier qui traverse une pinède. C’est très agréable, il fait bon, lumineux et ça sent les pins. À 9h20 j’arrive à l’Anse du Croc que je contourne par un chemin sableux… On a vraiment du mal à s’entendre le sable et moi, surtout quand il vient se nicher dans mes chaussures. Je traverse alors un camping pendant une dizaine de minutes et je trouve ça bizarre mais c’est bien le GR. Ce qui est bizarre surtout c’est qu’on dirait que c’est un bivouac géant.
Devant moi il y a groupe de « jeunes », au sens ados, accompagnés de quelques adultes. Je les dépasse, puis à 10h je prends ma pause. Je vois le phare du Cap Fréhel qui n’est vraiment plus très loin. Je mange mes madeleines à la petite cuillère dans leur emballage car elles n’ont pas très bien supporté d’être au fond du sac. À 10h15, je repars, et normalement je suis à 1h de marche du Cap ! Le Fort Lalatte est ensuite à 1h de la pointe du Cap Fréhel, je me fixe donc comme objectif d’y être pour déjeuner.
Le GR suit un chemin sur la falaise et c’est magnifique. Le sentier est pierreux et poussiéreux, mais rosé/mauve, et bordé d’ajoncs et de fleurs violettes et jaunes. Aux pieds de la falaise, la mer est émeraude, et calme. Le soleil sublime les couleurs, c’est magnifique. Je commence à rencontrer pas mal de promeneurs, et à dépasser tous ceux devant moi. Je vois le phare se rapprocher, se rapprocher, jusqu’à arriver à ses pieds… Je le contourne, et là, je vois « l’autre côté ». Je vois la baie de Saint-Malo, et au loin je vois les roches des Hébiens. Instantanément, j’ai le sourire qui monte aux oreilles, et les yeux qui s’embuent de larmes. C’est tellement fort ce que je ressens à ce moment là, et soudain. Une forme d’intense satisfaction, et je me sens presque à la maison. Jour 38, je suis au 38 ème jour. Oh je suis heureuse. Le sourire ne me quitte pas pendant une bonne vingtaine de minutes, et dès que je vois les Hébiens ça me fait quelque chose. Je dois avoir l’air débile à sourire toute seule comme ça mais je suis une débile qui a marché depuis Brest pour en arriver là, pas depuis le parking, alors débile je veux bien en avoir l’air.
Je vois bien le Fort Lalatte et j’entame la dernière ligne droite de la matinée, toujours en longeant la falaise sur le même type de sentier. Le paysage est vraiment sublime et la vue sur la mer imprenable. Le seul bémol, c’est le monde… Comme c’est très beau, tout le monde veut en profiter, ce qui est bien normal. Mais en conséquence je me retrouve à m’arrêter toutes les 15s (j’ai compté) pour laisser passer les familles ou couples que je croise. Ça ternit un peu mon enthousiasme car je fatigue et j’aimerais bien respecter mon objectif de la matinée pour déjeuner. Le sentier est normalement réservé aux piétons, mais 3 hommes (1 vieux 2 jeunes) sont à vélo. Juste avant de me croiser, l’un d’eux décide de faire une roue arrière. Il finit dans les ajoncs (je l’ai pas poussé il s’y est mis tout seul).
A 12h10 je suis presque au Fort mais j’arrive à un croisement : un panneau indique que Saint-Géran est à 3,8 km, et un panneau indique « Sortie GR34 parking ». Saint-Géran ça me dit rien donc je décide de suivre la 2ème option. Je me retrouve sur une autoroute de promeneurs en quête de leur voiture. J’atterris donc sur un parking, ne voit pas où je peux récupérer le GR. J’en déduis que je me suis plantée. Vu l’heure, j’ai faim et je suis fatiguée. Je vois un peu plus loin ce qui ressemble à un resto. Je regarde sur la carte, et c’est une crêperie ! J’avais prévu de manger coquillettes maquereaux ce midi mais là j’avoue que j’ai plus trop envie. Je tente donc la crêperie, et j’ai de la chance il y a de la place. Ce sera une complète-champignons suivie d’une (et d’une seule cette fois-ci) crêpe beurre-sucre. Je profite de cette pause pour appeler Titou et lui demander quelle direction ils avaient pris hier. Elle me confirme que je me suis plantée. À 13h10, je pars du resto et je descends le chemin pour la visite du Fort en espérant retrouver le GR. Miracle, je retombe dessus 10 minutes plus tard ! Je l’emprunte et là ça change. Maintenant le sentier est forestier, et il y a bien moins de monde. Il fait bien chaud même sous les arbres. Titou m’avait prévenue mais je me retrouve à devoir jouer au Limbo avec un arbre qui a décidé de pousser à l’horizontale à 1 m du sol. Le suivant, je l’enjambe.
Je marche, je marche, sans avoir systématiquement une vue sur la baie de la Fresnaye, le sentier est une peu vallonné mais j’ai connu pire.
Finalement, j’arrive à Port-à-la-Duc à 15h40, qui est tout au fond de la baie, et j’arrive au camping de La Frêche et de L’âne de Pléboulle à 16h05, bien fatiguée après ces 27-28 km.
J’entame alors ma petite routine, je monte ma tente, je la fais sécher… Ah non, d’abord ça fait « poc ! », et moi je dis « fu**! » (pour la rime). Une des armatures a cassé… Et bien net. Heureusement, Décat’ avait prévu le coup en fournissant des renforts dans la housse de la tente pour ce genre de casse. Je « répare » le bazar, maintiens temporairement avec du sparadrap, puis monte ma tente, la fais sécher, m’installe, fais du yoga, puis vais prendre une bonne douche. L’eau est marron aujourd’hui ! Merci la terre sur mes mollets.
Je vais ensuite me reposer dans la tente, rédiger cet article. Au programme de ce soir, ce sera taboulé et yaourt que je vais acheter à l’épicerie du camping (j’en profite, c’est frais et vendu à l’unité).
Demain, direction les 4 Vaux, pour ma dernière étape avant Lancieux !! Ça m’émeut.
Plein de soleil et falaises à vous et à demain !

Du soleil vers les Sables d’Or

4 août

Aujourd’hui, une journée bien plus agréable qu’hier, toujours sous le soleil ! Je me réveille à 6h30 en ayant passé une très bonne nuit, et je pars à 8h du camping, avec ma polaire car le soleil n’est pas assez haut pour me réchauffer. Je rejoins la promenade qui longe la plage de Pléneuf Val André, la mer est haute, les vagues viennent lécher le mur de la promenade. Je suis toujours à l’ombre donc toujours avec ma polaire, mais je me réchauffe doucement grâce à ce début de marche sur du plat ! À 8h30 j’arrive au centre nautique, et je suis normalement à 2h30 de marche du port d’Erquy d’après le guide. Je grimpe sur la falaise en empruntant un escalier, et je retrouve enfin le soleil une fois en haut. C’est de la falaise que j’aime bien : elle est haute, le sentier n’est pas trop vallonné, assez large et peu caillouteux, et bordé de fougères et d’arbres. Je me sens en bien meilleure forme qu’hier et les paysages sont bien plus beaux. Au loin, je vois le cap d’Erquy. Je rattrape un couple (d’adultes bien adultes) sur le sentier, on discute un peu. C’est leur premier jour de marche et ils s’en vont jusqu’à Saint-Malo, et sont aussi partis de Pléneuf ce matin (mais de l’hôtel). Ils ont l’air bien tranquille. Je les dépasse donc, marche d’un bon pas, puis à 9h50 je m’arrête à la plage de Ville Berneuf, prends un bon 2ème p’tit dej puis reprends mon chemin à 10h10.
J’arrive ensuite à Erquy et je vois de nouveau le couple de ce matin devant moi qui a dû me dépassée pendant que je prenais ma pause. Je fais un détour par le centre d’Erquy pour m’acheter un sandwich et un goûter dans une boulangerie, ce qui me fais m’arrêter 15 minutes car il y a du monde… Je reçois alors un message de Tata qui m’informe de la présence de Mathurin à Erquy. Bonne surprise, il est hébergé dans une rue où le GR passe. Je l’appelle, mais sans réponse. En même temps il est 11h30, il doit encore dormir à une heure matinale comme celle-là (j’ai confirmation plus tard qu’il était effectivement en train de roupiller).
Je continue donc mon chemin jusqu’à monter sur le Cap d’Erquy, comme les dizaines de familles qui se baladent devant moi. Je m’arrête une fois en haut sur un petit muret à 12h pour dévorer mon sandwich. La vue est incroyable. La mer est bleue émeraude, la falaise est colorée de bruyères aux fleurs violettes et blanches, et là roche est rosée. À 12h45 je repars, et une fois dépassé le Cap d’Erquy je vois le Cap Fréhel! Mais « à l’envers » par rapport à d’habitude (depuis Lancieux), et j’en suis vraiment plus très loin. Ce qui est marrant c’est que Youyou et Titou se sont lancés dans un bout du GR34 depuis le Cap Fréhel vers Saint-Cast ce matin. Je pourrais presque deviner leur silhouette.
Je continue donc mon chemin sur la falaise, en bas la mer est turquoise et on voit en transparence les rochers. C’est magnifique.
J’atteins ensuite la petite baie au fond de laquelle il y a mon camping. Comme la mer est basse, je décide de couper par le sable. J’enlève mes chaussures et je profite du massage.
J’arrive au camping à 15h30, monte ma tente, la fais sécher (encore la rosée), m’installe, savoure le goûter acheté ce midi (un pain suisse = viennoiserie à la crème pâtissière et aux pépites de chocolat), fais une sieste, vais prendre ma douche, rédige cet article, supporte les cris de 2 enfants jusqu’à ne plus trop les supporter et faire ma grosse voix d’adulte, reprendre la rédaction de cet article au calme, puis une fois fini, j’irai au resto du camping manger je ne sais pas encore quoi.
Demain, direction Pléboulle, qui est après le Cap Fréhel !
D’ailleurs, j’ai eu des nouvelles de Tifenn (ma nouvelle copine de ce week-end), et elle et son chéri sont bien arrivés au Fort Lalatte ce matin, qui était leur destination finale.
Plein de soleil à vous et à demain !

Falaise et algues vertes jusqu’à Pléneuf-Val-André

3 août

Aujourd’hui, réveil repoussé jusqu’à 7h30… Je suis fatiguée, j’ai été réveillée par la pluie cette nuit. Je me prépare et à 8h40 je pars, après avoir dit au revoir à mes voisines de tente à qui j’ai déjà parlé la veille. Elles ont 27 ans, sont à vélo, et ingénieures !
Je rejoins donc le GR sur la falaise. La vue n’est pas très belle, la mer est basse, ça sent la vase et c’est une très grande baie un peu tristoune malgré le soleil. Je rentre longe une petite rivière jusqu’au pont Rolland, et ça grimpe, ça grimpe, et ça m’enchante pas. Je prends une bonne pause en chemin à 10h10. Encore une fois, ce n’est pas très beau et ça ne sent pas très bon à cause des algues vertes et de la vase en contrebas. J’atteins le pont à 10h45, puis longe la rivière dans l’autre sens jusqu’à retrouver le sentier sur la falaise. Je marche jusqu’à Jospinet où j’arrive à 12h30, et je m’installe à une table de pique-nique pour déjeuner. Je discute un peu avec un artisan du bâtiment qui est venu prendre sa pause dans un cadre plus sympathique que le chantier.
Au menu, coquillettes ratatouille, et abricot en dessert. Il fait très beau mais bien moins chaud que la semaine dernière.
Je repars à 13h30, retrouve une fois de plus le sentier sur la falaise, et dans l’eau il y a de grands parcs à coquillages.
A 14h30 j’arrive à Port Morvan et je prends encore une pause car je suis fatiguée, pas tant physiquement, plutôt au niveau de la tête, je sens que je manque de sommeil. En plus de ça, j’ai l’impression de traîner, de pas avancer aussi vite que je voudrais. C’est sûrement car je reprends la marche seule et que je suis maintenant consciente de chaque pas.
J’arrive ensuite au port de Pleneuf Val André, je m’arrête acheter un goûter et un p’tit dej à une boulangerie puis coupe par la ville pour retrouver le camping, auquel j’arrive à 15h35.
Je fais sécher ma tente encore mouillée de la pluie de cette nuit, m’installe, vais prendre une bonne douche (d’ailleurs j’ai dû faire plusieurs tours du bloc sanitaire pour les trouver, jusqu’à qu’une dame me voyant perdue me les indique), puis fais une petite sieste. A 18h je m’en vais commander une pizza pour mon dîner de ce soir (que je vais chercher dans une quinzaine de minutes), et je rédige cet article depuis ma tente.
Demain, je m’en vais jusqu’aux Sables d’Or les Pins et ça, je connais !! Je suis vraiment tout près de la maison.
Voilà pour aujourd’hui, et à demain !

Reposée et heureuse à Hillion

2 août

Aujourd’hui, une bonne journée de repos après la longue journée d’hier, sous le soleil de Hillion. Malgré ma volonté de dormir jusqu’à 8h ce matin, la mauvaise nuit de la veille, et m’être couchée à 23h30, j’ouvre les yeux à 7h. Je vais chercher mon p’tit dej à la réception à 8h, m’habille tranquillement, me prépare pour partir faire mes courses, mais avant ça je vais rejoindre Tifenn et Louhenan pendant qu’ils prennent leur petit-déjeuner avant leur départ. On finit par se dire au revoir à 10h15, un peu émus, Tifenn hésitant même rester pour qu’on continue encore un bout ensemble, nen ayant échanger nos numéros, eux m’invitant à passer chez eux à Pornic si j’y passais, ou même à venir tout court.
En fait je n’ai pas beaucoup développé hier mais j’ai un coup de foudre d’amitié pour ce couple, et en particulier pour Tifenn, coup de foudre je pense réciproque. On a parlé de 11h à 23h hier, encore une bonne heure ce matin, on a abordé des sujets dont on traite normalement avec des amis de longue date, et je ne sais pas trop quoi mais il s’est passé quelque chose. Je me suis couchée le sourire au lèvres, et je l’avais encore sur mon chemin pour aller faire les courses. Je place cette rencontre au top 1 des rencontres de ce voyage.
Tifenn est professeure des écoles depuis 1 an, Louhenan ingénieur en travaux neufs. Ils forment un couple complice, émouvant, depuis 5 ans. De cette unique journée passée avec eux, j’ai senti qu’ils étaient de très belles personnes, aux personnalités riches et intéressantes, et des êtres positifs, de ceux qui donnent le sourire. Ils m’ont donné envie de la suite, envie d’entrer dans la vie active, qui me faisait peur, envie de faire encore plein de projets pour moi. Ils m’ont donné une très belle image de la vie qui arrive, que je vais bientôt construire, et connaître.
C’est difficile de décrire ce que je ressens mais ça doit se rapprocher d’un très grand bonheur.

On se dit donc au revoir, et non adieu, moi partant pour le centre d’Hillion, eux pour le GR. J’arrive au Proxi vers 11h, fais mes réserves pour les quelques jours qui me restent, puis sur le chemin du retour j’appelle Thomas pour prendre et donner des nouvelles, et j’ai le plaisir de lui parler de Tifenn et de Louhenan en avant-première.
Je déjeune au camping, au menu : céleri rémoulade, pain, et Chaussée au Moine. Je ne retrouve pas mon couteau donc je coupe en deux le fromage à la main puis le mange à la petite cuillère comme on mangerait un melon. Ça marche très bien. En dessert, nectarine ! La première du périple.
J’enchaîne avec une lessive, une sieste, puis j’appelle Émilie, lui raconte à son tour mes rencontres, vais ensuite chercher mon linge propre et sec, appelle Titou, qui a aussi droit au récit de mes aventures, et je finis par me poser dans ma tente à ne rien faire.
Je rédige ce post depuis mon duvet (il est à peine 18h), une fois posté j’irai prendre ma douche puis j’irai ensuite dîner au resto du camping à 19h.
Dernier jour de cette 5ème semaine, qui aura été la semaine des rencontres marquantes. Je suis tellement heureuse de m’être lancée dans ce projet, et je vois bien que je me construis plein de souvenirs uniques, variés et heureux. Je suis très heureuse aussi de savoir que je vais retrouver ma famille adorée dans 5 jours, au lieu de 7.
Voilà donc pour ce week-end très fort en émotions et je vous dis à demain, pour le dernier lundi du blog !

 

De Binic à…

1 août

Aujourd’hui, une journée pleine de surprises…
Tout commence à 6h45 par un réveil après une nuit difficile : j’avais chaud, et le terrain était en pente… Trop pour que je me mette directement dans le sens de la pente, donc j’étais en diagonale, et j’ai passé la nuit à rouler. Bref, je suis quand même réveillée par un magnifique lever de soleil, et je pars à 8h05. Je descends au port de Binic, puis attaque le sentier de falaise avec encore du dénivelé. J’en aurai jusqu’à Tournemine où j’arrive à 10h50. Entre temps, j’ai pris une petite pause à 9h perchée sur une crête avec une vue incroyable sur Binic et la mer, puis une autre à 9h45 à la plage du Petit Havre. A 10h25, je vois le cap Frehel au loin !! Je tente à plusieurs reprises d’appeler le camping de Saint-Brieuc pour réserver mais pas de réponse.
A 11h15 j’arrive au milieu de la très, très longue plage des Rosaires. Je fais encore une pause, je sens que je suis en petite forme à cause du manque de sommeil. Il fait beau et chaud. Je reprends le sentier sur la falaise, donc je grimpe péniblement, et là j’entends des voix qui se rapprochent derrière moi. Je sens que je me fais rattraper, et il se trouve que je me fais rattraper par un couple, où la fille a 23 ans, et le garçon 24.
Ils sont partis de Morlaix un jour après moi mais ont fait du stop une fois, pris un jour de pause, ce qui fait qu’ils m’ont rattrapée.
Eh bien on a fait le reste de la journée ensemble.
J’ai redécouvert le fait de parler en marchant, et c’est fou ce que ça passe plus vite ! Bon, du coup je regarde moins les paysages, mais je passe une super journée. Et il se trouve que ce couple ne s’arrête pas à Saint-Brieuc mais à Hillion car ils m’apprennent que la nuit au camping de Saint-Brieuc vaut 32 euros… Je suis censée y rester 2 nuits, autant dire que ça fait cher la pause. Mais eux sont partis de Pordic, qui est 6 km plus proche de Saint Brieuc que Binic (d’où je suis partie). J’ai donc 6 km de plus dans les pattes qu’eux. Hillion, c’est mon étape de lundi. Bon. Sachant que pour aller au camping de Saint Brieuc, il faut descendre pendant 4 km dans la ville (et donc refaire ces 4 km pour aller à Hillion), alors qu’en passant juste à Saint-Brieuc sans s’y arrêter, on gagne quand même 8 km sur les 2 étapes. Bon.
Et bien je vous écris depuis Hillion, du camping de Bellevue Sur Mer, avec 37,7 km dans les pattes. Et je tiens toujours debout !
On va donc dîner ensemble ce soir, et eux partiront demain matin. Moi je suis bien contente de rester ici ! J’ai donc gagné un jour de plus.
Pour faire bref on a beaucoup, beaucoup parlé toute la journée, encore une fois le feeling est super bien passé, on a pas mal de points communs et ça fait vraiment du bien de partager un bout de chemin avec des inconnus.
Je vais donc aller préparer mon repas après la bonne douche que je viens de prendre, et passer une très bonne soirée après cette journée de performance dont je ne suis pas peu fière.
Voilà pour ce court article (pour une fois) et à demain !

Vendredi : de Bréhec à Binic

31 juil

(la journée de jeudi est décrite dans l’article précédent, attention, 2 articles aujourd’hui)

 

Aujourd’hui (vendredi), encore une très belle journée de marche au soleil, mais pour le coup difficile. Au programme, 28 km pour rejoindre Binic, ce qui d’ailleurs va me permettre d’être à Saint-Brieuc demain (samedi) au lieu de lundi (parce que dimanche c’est pause) ! J’ai modifié mon itinéraire et j’arriverai donc 1 jour plus tôt à Lancieux. Bref !
Réveil à 6h30 ce matin, ça va bien mieux. J’assiste à un magnifique lever de soleil depuis ma tente car j’ai vue sur la mer. Il fait déjà chaud alors qu’il n’est même pas 7h. Je pars à 7h45 ! A 7h50, un panneau indique Binic à 7h30 de marche… Si je prends une pause d’1h à midi, ça me fait arriver au minimum à 16h20 au camping, mais ça sans compter les petites pauses que je fais régulièrement… Ça va être une longue journée, mais j’y suis préparée psychologiquement.
Je retrouve un sentier sur la falaise 15 minutes après avoir quitté le camping, mais là pour le coup ça grimpe. Je monte, puis je descends, et je recommence. Je sens que ça chauffe dans les mollets.Malgré l’heure bien matinale, je suis en plein soleil et j’ai chaud. J’ai rempli ma poche d’eau à ras-bord ( 2L) mais vu le nombre de km à faire et la chaleur, je pense devoir la remplir à midi.
Je surplombe toujours la mer d’un bleu émeraude. La falaise est toujours aussi sauvage et haute. J’arrive à la plage Bonaparte à 8h45, dans les temps par rapport au guide alors que je me trouvais particulièrement lente. Tant mieux !
Je fais une mini-pause une fois de nouveau au sommet de la falaise, sur un banc apparemment édifié à la mémoire d’une certaine Chantal. Il est écrit « Apprécie la vue comme elle l’a tant appréciée », donc j’apprécie. Je repars.
A 9h55, je fais ma vraie pause à la pointe du Pommier, en plein soleil mais rafraîchie par une petite brise. Le chemin est toujours du même type : sur la falaise, caillouteux, qui monte et qui descend. 10 minutes plus tard je repars, et à 10h30 j’arrive à la pointe de Plouhat. Ça sent bon les pins sur le chemin. A 11h05 j’arrive à la plage de Palus, je refais une petite pause sac à dos, puis je repars, encore une fois alourdie par la chaleur en plus du poids de Mammouth. Je m’étais fixé comme objectif d’arriver pour déjeuner au Port Goret, mais finalement j’y arrive à 11h45 et la prochaine étape indiquée dans le guide n’est qu’à 2 km. Je décide donc de poursuivre jusqu’à Saint-Marc (coucou papa) et j’y arrive à 12h05. Pour le coup, je fais vraiment un coucou à Papa car on s’appelle (il est en route pour Lancieux).
Au menu de ce midi, spaghetti ratatouille. On est pas sur le même standing du resto de poisson à côté qui propose des langoustines et du homard.
Il y a des toilettes à côté du-dit resto donc je peux aller remplir ma poche d’eau (j’ai bu 1,5 L ce matin). Ce matin, j’ai fait plus de la moitié ! 16 km, plus que 12. Je repars à 13h15.
Le chemin change de style quand j’arrive à Saint-Quay-Portrieux à 13h50 : cette fois-ci je marche sur une promenade bétonnée qui longe la plage et la ville. C’est curieux, le sable est gris foncé, comme si c’était une plage volcanique. Gris comme le ciel d’ailleurs, qui se couvre ! J’en suis plutôt contente, j’espère même quelques gouttes pour me rafraîchir… (je suis jamais contente). Ma prière est exaucée quelques minutes plus tard ! J’enfile sa housse à mon sac mais moi je reste tel quel. J’avance bien, plus vite que ce que dit le guide, mais je sens que c’est long. Puis le chemin change de nouveau pour le type « falaise », qui monte et qui descend.
J’arrive à la plage des Godelins à 15h22 précisément, encore une fois bien en avance par rapport au guide, qui est la dernière étape avant le camping ! Je croise une randonneuse qui porte un sac qui a l’air aussi gros que le mien, mais elle a en plus un sac sur le ventre… On se souhaite bon courage. Finalement, j’ arrive au camping à 16h05. Record explosé ! Mais juju épuisée. Finalement, j’ai fait ces 28 km en, en gros, 6h45 en comptant toutes mes pauses… Et cela malgré le dénivelé, j’en suis pas peu fière.
Je m’installe, je me pose un peu, puis je vais chercher un goûter + dîner + p’tit dej + déjeuner à la boulangerie à 10 min du camping (plutôt éprouvantes ces 10 min).
De retour à ma tente, avant de m’empifrer malgré les demandes incessantes de mon estomac, je vais prendre ma douche. Je suis sale mais sale… Je colle, je pue, j’ai les mollets plein de terre… Mes cheveux n’en parlons pas. Je revis après cette douche, et je re-revis après ce goûter (il est 18h mais goûter quand même).
Voilà pour cette journée ! Demain, direction Saint-Brieuc, avec « seulement » 24 km de marche de camping à camping, mais après c’est pause ! La dernière d’ailleurs de ce voyage.
Plein de soleil à vous et à demain !

Jeudi : De Paimpol à Bréhec

31 juil

Hier (jeudi) , je n’ai pas eu le temps de rédiger l’article car pour une fois j’ai laissé charger mon téléphone à la réception, et en allant le chercher pour faire mon post, j’ai croisé une randonneuse avec qui j’ai fini par dîner.

 

Aujourd’hui, direction Bréhec, qui est à seulement 15 km de Paimpol, mais d’après le guide qui devrait me prendre 4h45 à faire. J’en déduis qu’il y a beaucoup de dénivelé.

Je pars à 8h15 sous un ciel sans nuages mais il fait frais. Je laisse l’abbaye de Beauport sur ma droite avant d’entamer la première montée du jour dans une forêt. Pendant toute cette première partie, je marche sur la falaise et j’alterne entre passer dans les fougères et marcher sous les arbres, et je descends pour remonter. J’ai même le droit à une caresse sur la cuisse d’orties bien cachées dans les fougères. Surtout, ne pas gratter ! A 10h, j’arrive à Port Lazo, et je suis parfaitement dans les temps par rapport au guide. Je m’installe sur une table pique-nique pour faire ma pause, j’ai vue sur la mer, c’est vraiment très beau. Me voyant regarder mon guide, un habitant du coin m’indique la suite du GR, et j’indique alors à mon tour à une famille me début de leur promenade. Là, ça grimpe ! D’après le guide, je n’ai plus que 9,5 km à faire mais il indique 3h… Je m’attends donc à beaucoup, beaucoup de dénivelé, comme j’en avais eu sur le chemin pour Locquirec (épisode du vertige). Une fois une haut, j’arrive en fait sur le sommet d’une belle falaise sauvage, bordée d’un côté par la mer, de l’autre par des champs. Le chemin est très large, il est rose-orangé (comme au Cap Fréhel) et un peu caillouteux mais finalement très plat. Je marche, je marche, toujours au sommet de la falaise et toujours sur cette belle promenade plate, et j’attends le dénivelé. Je vois alors en contrebas une crique, et en face, un très, très long escalier… Je descends donc de mon côté, je traverse la crique, puis j’attaque la remontée. J’ai compté, il y avait 204 marches. Là, je me dis qu’il va sûrement y avoir de nombreuses criques comme ça. Mais de retour au sommet, je marche toujours sur un chemin plat. Il fait très beau et très chaud. À 11h je vois un panneau qui m’indique que Bréhec est à 5 km… J’ai donc fait 4,5 km en 45 minutes… On est loin des temps indiqués par le guide. Finalement, je ne rencontre qu’une seule autre crique après la première, et donc une bonne descente précédant une belle montée. Arrivée en haut, je salue un couple de cyclistes qui profitent de la vue. Je vais retrouver ce couple à 3 reprises dans la suite de mon chemin et on finira par discuter un peu.
A midi je vois le camping au loin… Et à 12h15, je suis à la plage de Bréhec. J’ai donc mis 3h45 au lieu de 4h45 pour faire mon étape. Tant mieux ! Je m’installe sur la plage, enfile mon maillot, vais me baigner, me sèche sur ma cape de pluie en mangeant mes 2 quiches achetées la veille (une au poireau et une au fromage), roupille un peu, puis me change et vais rejoindre le camping qui est juste au-dessus de la plage. J’y arrive donc à 13h45. Je monte ma tente et la laisse sécher car elle est encore trempée par la rosée de ce matin.
J’enchaîne avec mon installation, puis une sieste, puis la rencontre de ma voisine de tente qui vient d’arriver et qui est la fameuse randonneuse avec qui je vais passer la soirée.
Puis vers 16h, tout en sentant un mal de crâne pointer le bout de son nez, je pars au petit « port » de Bréhec m’acheter un goûter. Au menu, cornet de glace : 1 boule chocolat et 1 boule framboise. Je monte vite sur la promenade qui surplombe la plage de Bréhec pour la manger, car il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de monde sur le sable.
De retour au camping, malgré les litres d’eau que j’engloutis, j’ai toujours aussi mal à la tête (c’est à cause de la chaleur). Je laisse mon téléphone à charger à la réception, vais prendre ma douche, volontairement tiède, puis vais tenter de me mettre dans le noir dans ma tente. A 18h30, c’est là que je pars chercher mon téléphone, et que je retrouve ma voisine de tente à la terrasse du camping. On discute, on discute, et elle finit par me proposer de se partager une pizza (vendue par le food truck du camping). Nous voilà donc à discuter et à manger notre Reine, à l’ombre d’un parasol tellement il fait chaud. Elle s’appelle Claire, a 41 ans, habite Morlaix depuis peu, adore la marche et ses vertus thérapeutiques (c’est pendant qu’elle marchait sur le chemin de Compostelle qu’elle a décidé il y a 3 ans de changer complètement de métier (RH à professeure des écoles)) et on a beaucoup beaucoup parlé. On est parti se coucher à 21h30, mais mon mal de crâne s’étant empiré au cours de la soirée, je n’avais absolument pas la force de rédiger l’article.
Voilà donc pour hier ! Le programme de « demain » (donc le vrai « aujourd’hui ») : 28 km vers Binic, ce qu’a fait Claire cette journée, et d’après ses dires, c’est chaud ! (beaucoup de dénivelé)
La suite tout de suite.

 

Vers Paimpol sous le soleil

29 juil

Aujourd’hui, une très belle journée de marche au soleil ! Mais avant de la raconter, je voudrais rapidement revenir sur la soirée d’hier. En sortant des douches, et donc après avoir posté l’article, une des filles du groupe des 8 randonneurs m’a proposé de les rejoindre quand je voulais. J’ai donc pris mon courage et ma fougasse à 2 mains et je suis allée m’installer avec eux. Ils étaient en train de préparer leur repas et pour le coup ils rigolaient pas : cuisson de courgettes, d’oignons, puis de pâtes et le tout à la crème et au curry, le tout au réchaud ! Pour faire court, ils ont été super accueillants, gentils, généreux, drôles, j’ai eu des fous rires avec une Juliette, trempé du pain dans du coulommier fondu avec tout le monde (Louis x2, Ludivine, Camille, Marion, Juliette, Benoît et Alexis), joué à « Contact », bu du cidre doux dans ma gourde, fait un pictionnary dans le sable, mimé (et fait deviner ! ) la crevette, dessiné (et fait deviner) un « pilote automobile » (encore une coïncidence incroyable car je n’ai pas choisi le mot), et j’ai ri, j’ai ri… puis je les ai quittés à 21h30 pour rejoindre mon duvet, car étant leur dernière soirée ce soir, ils comptaient faire la fête encore longtemps, et moi j’avais besoin de bien dormir avant ma grosse journée. Je me suis couchée le sourire aux lèvres, tellement heureuse d’avoir pu partager ce moment avec eux, et d’être tombés sur des gens avec qui je pourrais être amie « dans la vraie vie ». Je ne sais pas si j’aurais osé les aborder dans un autre contexte, et je crois que c’est bien là que se trouve toute la richesse de ce que je vis depuis 1 mois.
Ce matin, je me réveille donc de bonne humeur à 6h30, mais frigorifiée. Cette nuit il a fait très froid, et malgré le ciel bleu sans nuages de ce matin, le camping est complètement à l’ombre à cause des grands arbres qui l’entourent.
Je pars à 8h pétantes et je rejoins le GR sur le pont qui traverse le Trieux. J’ai une vue incroyable sur la rivière qui est à marée basse. L’eau est parfaitement calme, et les bateaux et balises rouges et vertes du chenal se reflètent dedans comme dans un miroir. Il fait un temps magnifique, mais malgré les 30 minutes de marche qui viennent de s’écouler, j’ai toujours ma polaire sur moi et je fais des petits nuages avec ma bouche quand je respire. Il fait très frais ! Je longe le Trieux par un sentier forestier. La lumière est très belle, et la fraîcheur du matin se ressent particulièrement sous les arbres. J’adore cette ambiance. À 10h je prends une pause sur un rondin de bois après avoir rencontré une randonneuse qui venait de Saint-Malo. J’arrive à Loguivy-sur-Mer à 11h, et donc dans les temps par rapport à mon programme du jour. Juste avant d’y arriver, j’enchaîne quelques montées et descentes d’escaliers plutôt abruptes, ça me réchauffe ! Le paysage change une fois que j’arrive au port de Loguivy. Maintenant je vois la mer, et j’entends les cris des élèves de l’école de voile. Je croise une randonneuse qui semble avoir mon âge mais qui détourne le regard quand je le cherche. Très bien, je te laisse tranquille… Je continue mon chemin et longe la côte jusqu’à la pointe de l’Arcouest. Je vois l’île de Bréhat en face, les couleurs sont toujours aussi belles sous le soleil. Je croise un couple de promeneurs et nous discutons un peu. Ils me demandent si mes parents sont fiers, et je leur dis qu’avec toute leur objectivité de parents, je suis « la reine du monde », ce à quoi le monsieur répond en riant que je suis en concurrence avec sa fille, qui est sa reine du monde à lui. Ils me demandent alors si j’ai croisé une randonneuse… La description qu’ils en font correspond à la fille qui m’a snobée tout à l’heure. Mais eux ont eu le droit de discuter avec elle, et apparemment elle a 23 ans et s’en va jusqu’à Brest… J’ai bien les boules, pour le coup on avait matière à discuter mais tant pis !
A midi, j’arrive à la pointe de l’Arcouest. A ma gauche, une petite plage déserte qui donne sur l’île de Bréhat. A ma droite, un parking aussi plein que celui d’un centre commercial en périodes de soldes. J’imagine que l’embarcadère pour Bréhat n’est pas loin…
Je vais donc m’installer sur la plage pour déjeuner, mais d’abord, j’enfile mon maillot et je me « jette » à l’eau. Malgré les galets omniprésents sur cette plage, je vois une « clairière » de sable dans l’eau, ce qui me permet de me baigner sans trop faire souffrir mes pieds. Là j’avoue que c’est assez paradisiaque comme ambiance. L’eau n’a pas une ride, elle est transparente, les rochers autour sont orangés, et j’ai comme unique spectatrice une mouette. Après avoir bien profité de cette baignade, je m’en vais me sécher au soleil sur ma cape de pluie, et manger ma 2ème fougasse. Une fois sèche et rassasiée, je me change et fais une petite sieste avant de repartir à 13h15.
Cet après-midi, je marche en hauteur et j’ai une vue magnifique sur la « baie » de Paimpol. L’eau est turquoise, le ciel azur, et je traverse des sentiers fleuris aux multiples couleurs. Je croise pas mal de familles qui vont à la plage, quand soudain, je vois une dame au milieu de la rue au loin qui, en première impression, me fait penser à Ursula dans La Petite Sirène (donc pas très flatteur comme comparaison). Elle a les cheveux rouges, est un peu ronde, ne porte apparemment pas de soutien gorge au vu de sa forte poitrine qui lui arrive au nombril et qui se balance au rythme de ses pas, porte un masque chirurgical sur le menton, et 3 paniers en osier à chaque bras… Je lui dis « bonjour », elle s’arrête, et me répond « tiens ma jolie tu veux ? » en me mettant sous le nez un de ses paniers en osier. Gentiment je lui dis que je suis déjà bien assez chargée comme ça (ça se voit), et elle insiste en ajoutant « donne moi ce que tu veux ». Moi j’insiste sur mon chargement et je continue mon chemin, puis elle marmonne dans son masque et s’en va aussi. Curieuse rencontre, un peu troublante.
J’arrive au port de Paimpol à 15h25 et m’arrête à une boulangerie pour acheter mon repas de ce soir et de demain midi, ainsi qu’un bon goûter. Je repars avec 2 quiches et une viennoise géante aux pépites de chocolat. Puis je décide de rejoindre le camping en coupant la pointe de Paimpol, car si je ne prends pas ce raccourci, je rajoute 7 km au lieu de 2 aux 26 km que je viens déjà de faire.
J’arrive finalement au camping à 16h05, monte ma tente et la laisse sécher (elle est trempée de la rosée de ce matin), et entame mon goûter. On s’appelle avec Tobias vers 17h, ça fait du bien de se parler ! Puis je m’installe enfin dans ma tente sèche, vais prendre ma douche et rédige ce post. Finalement ce soir c’est repas au food truck du camping qui propose des galettes et crêpes ! J’aurais donc 2 quiches pour le repas de demain midi, et j’en suis ravie.
Voilà pour cette belle journée ensoleillée (j’ai le nez rosé), qui normalement est la plus grosse journée de la semaine !
Plein de soleil breton à vous et à demain !

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